Le Street workout

Au même titre que le Parkour (franchissement acrobatique d’obstacles), le Street workout est
une pratique populaire des milieux urbains et les prémices de cette activité sportive sont
observées dans la banlieue newyorkaise. Comme son nom l’indique, il s’agit de séances
d’entraînements de rue utilisant le mobilier urbain et le poids du corps. Cette pratique s’inscrit
dans une discipline plus globale, la callisthénie, en respectant ses principes fondamentaux.

Avec l’avènement des réseaux sociaux relatant les prouesses de ces athlètes urbains (Hannibal
for King ou Franck Médrano parmi d’autres), le Street workout s’est peu à peu démocratisé à
la fin des années 2000. Aujourd’hui il fait l’objet d’un engouement croissant avec l’émergence
d’installations urbaines complétement dédiées à l’exercice en extérieur. Un organisme
spécifique est même créé en 2011 aux Etats Unis, la World Street Wourkout and Calisthenics
Fédération (WSWCF). Il régit les différentes compétitions internationales et les coupes du
monde, ainsi que la promotion et la démocratisation de ce sport.
Cette pratique prône une certaine liberté et recèle de nombreux avantages : elle est avant tout
peu couteuse car le mobilier urbain et surtout les installations sont complétements gratuits.
Elle est accessible au plus grand nombre, si les pros de la discipline sont impressionnants, la
diversité d’exercices et de figures permettent à tous de s’exprimer selon leurs objectifs.
Enfin, dès lors que les exercices sont exécutés conformément aux préconisations d’usage, le
Street workout est une pratique qui minimise le risque de blessures.

En pratique, ça donne quoi ?

L’activité fait l’objet de plusieurs déclinaisons. Le set and reps qui consiste littéralement à
définir le type de mouvement (traction ou dips par exemple) parmi une large palette
comprenant également des variantes, le nombre de répétitions ainsi que le nombre de séries.
Ces trois composantes modulent la difficulté et permettent une évolution croissante des
performances. C’est une phase indispensable lorsque l’on débute et pour maintenir la forme
physique, il s’agit par conséquent d’un prérequis fondamental à l’exécution des autres
déclinaisons du Street workout. Le freestyle correspond à l’enchaînement dynamique de
plusieurs figures et mouvements de callisthénie. Il met en exergue la force et l’endurance et
présente des similitudes évidentes avec la pratique de la gymnastique. Le dernier élément du
Street workout, réservé aux sportifs plus aguerris, sont les figures. C’est la partie la plus
caractéristique et la plus esthétique du Street workout mais c’est également la plus athlétique,
surtout lorsque les figures sont employées dans le freestyle. Pour maîtriser les différentes
figures, une préparation physique avec le set and reps est primordiale. Sans être exhaustif
voici quelques exemples de figures :

 

Le Muscle up

 

Une combinaison dynamique de traction puis de dips qui met à rude épreuve l’explosivité et la force physique. La maîtrise de ces deux exercices de base de la callisthénie est essentielle.
Entre les deux mouvements on retrouve la transition qui assure la translation de l’énergie de la traction vers le dips. Une traction bien réalisée avec le buste qui dépasse la barre facilite la
suite du mouvement.
Pour les débutants, des bandes élastiques pour le début du mouvement et du travail en négatif pour la fin de la figure ne sont pas superflus.

Le Front lever

Le front lever requière une grande force dans les muscles du haut du corps avec pour objectif un alignement horizontal parfait du corps. Les muscles profonds du dos, en particulier du bas du dos (lombaires) sont sollicités afin de soutenir les membres inférieurs. Plusieurs exercices
intermédiaires (Toes to bar, Tuck front lever hold, upside down deadlift, etc.) sont conseillés avant de réussir cette figure afin de consolider le gainage de la ceinture abdominale et du reste
du corps.

Le Back lever

Figure un peu plus accessible, le back lever nécessite néanmoins une certaine maîtrise pour être
correctement appréhendé. La ceinture scapulaire des épaules doit faire preuve de souplesse et le gainage des muscles des bras, du dos, des lombaires et des abdominaux est également de rigueur. Pour éviter les accidents, un grip franc de la barre est important.

Le Handstand

Une posture aussi impressionnante que renversante. Elle augmente la force dans les membres supérieurs. Son apprentissage se fait de préférence à l’aide d’un mur afin de progressivement développer l’équilibre, la force des bras et du tronc et la confiance liée à la proprioception pour déverrouiller les blocages mentaux qu’entraineraient cette position inhabituelle.

La full Planche

Force et équilibre au programme pour cette figure qui n’a plus rien à voir avec la planche classique. Ici le corps est complètement à l’horizontal et ne repose uniquement que sur les mains. Si elle augmente considérablement la force et le gainage, un niveau plus que correct dans ces deux attributs est essentiel pour maîtriser cette posture. Presque tous les muscles sont sollicités et contractés pour cette figure et la tension au niveau des tendons et des articulations
est maximale. Une figure réservée aux initiés.

Le Human flag

Aussi populaire que le muscle up, le human flag est aussi plus accessible que le handstand ou
le back lever. Il consiste à pousser une barre verticale avec la main inférieure et tirer avec la main supérieure de façon à faire pivoter le corps, maintenu par le gainage des abdominaux et notamment les obliques, dans une position horizontale perpendiculaire à la barre (d’où son nom de drapeau humain). Plus l’amplitude entre les mains est importante et moins le mouvement est difficile.

Image de Loïc L.
Loïc L.

Sportif et diplômé en Biologie-Santé et en Nutrition et Science des Aliments